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Les Templiers au Luxembourg

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Bericht van Frère enlumineur di nov 23, 2010 8:44 pm

LES TEMPLIERS

Par Laurent DAILLEZ
Alpes, Méditerranée, Edition Impres Sud
LES TEMPLIERS
En Flandre - Hainaut – Brabant - Liège et Luxembourg
Extraits
Les Templiers au Luxembourg

Les biens templiers dans ce qui est le grand-duché actuel dépassaient les limites territoriales du XXe siècle puisque la juridiction de Roth s'étendait sur des commanderies et maisons actuellement situées en France et en Allemagne.

C'est grâce aux travaux de Bertholet que nous connaissons certains éléments de la vie des Templiers dans cette juridiction (1). Malheureusement la plupart des Archives furent détruites durant les trois dernières guerres, mais malgré cela et grâce aux précautions des érudits nous avons des copies. Assurément tout n'est pas perdu. Il reste les Archives de l'Ordre de Malte et celles des chevaliers Teutoniques, mais l'on connaît la hantise d'Hitler en faveur des ordres de chevalerie, aussi là encore plusieurs éléments disparurent, mais les copies sont plus nombreuses (2).

Toutefois nous pouvons connaître l'existence des Templiers et avoir quelques bribes sur les possessions par l'intermédiaire du reste des archives de l'Archevêché de Trêves. Il ne paraît pas que les possessions de l'Ordre soient des inconnues dans cette partie tampon de l'Europe divisée à la fois dans le domaine ecclésiastique et temporel laïque. Quoiqu'il en soit nous avons des données certaines.

ROTH

Commanderie principale, chef de juridiction, elle avait directement recours au commandeur de France et non à celui de Trêves, quoique Trêves formât une sous-province (3)
La commanderie de Roth fut fondée en 1228 par Henri comte de Vianden. A cette occasion les frères du Temple reçurent plusieurs biens qui firent l'objet de sérieux litiges et dont fera état Arnaud Archevêque de Trêves au mois d'avril 1256. Les comtes de Vianden, après cette donation chercheront des chicanes qui seront tranchées à chaque fois par l'archevêque.

Au mois d'avril 1256 en effet, l'archevêque Arnaud notifie que l'église de Roth de l'Ordre du Temple possède bien les dîmes et les droits sur les terres qui vont de la maison du Temple jusqu'à la rivière «Oure» (l'Our actuel). Le prélat confirme en plus tous les biens de la commanderie en présence de Foulques de Saint-Michel maître de France de l'Ordre du Temple. Il confirme en plus les droits et biens, terres, prés, eaux, pacages, dîmes situés dans le comté de Vianden, entre autres ceux situés à Vianden même et à Gilsdorf.

C'est au mois de juin 1258 que nous verrons apparaître une grange dépendante de Roth : Vichten. C'est encore l'archevêque de Trêves qui notifiera cette possession au même maître.
On constatera que les archevêques de Trêves furent de grands protecteurs des Templiers et lors du procès les frères ne furent jamais inquiétés dans toute la juridiction de l'archevêché. comme ce fut le cas dans les trois évêchés qui en dépendaient : Metz, Toul et Verdun.

L'église de Roth qui avait été donnée par les comtes de Vianden fut à nouveau reprise malgré la confirmation de l'Archevêque. C'est le fils du donateur qui revendique les droits et les dîmes tout comme le patronage de l'église et de ce fait de la commanderie elle-même. Il révoqua ainsi le souvenir de ses ancêtres. En effet, en 1139, l'abbé Gérard de l'Abbaye Saint-Maximin de Trêves se révolta contre l'archevêque qui voulait incorporer le monastère dans sa principauté (4). L'abbé fut excommunié et déposé par l'archevêque. Le chapitre abbatial fit appel de cette décision par devant le comte Henri IV de Luxembourg, avoué de Saint-Maximin. Celui-ci convoqua ses vassaux parmi lesquels se trouvait Frédéric 1er comte de Vianden et avoué de l'Eglise de Trêves. L'intervention du comte fut récompensée et l'archevêque Albéron lui donna l'église de Roth avec tous ses biens. Cette église avait appartenu à l'église Saint-Simon dont l'archevêque était l'avoué.

Les contestations du fils du donateur vinrent aux oreilles de l'archevêque d'alors : Henri de Wistingen. Celui-ci excommunia, avec toute son autorité, non seulement le comte mais aussi Marie sa femme. Le 10 mars 1262, le comte répondant à la convocation du prélat promit de rendre les frères du Temple quittes de toute exaction et de résigner et renoncer en leur faveur à tous les droits qu'il avait sur l'église de Roth le dimanche de Judica me (soit le 26 mars). A cette convocation se trouvait frère Hubert Perraud, procureur des frères du Temple et précepteur de France ainsi que plusieurs autres frères de l'Ordre. Ils montrèrent au prélat les documents relatant que cette donation leur avait été faite par Henri, comte de Vianden et que le dit Philippe, comte actuel, et sa femme Marie ont été excommuniés pour la raison qu'ils ont usurpé cette donation. Ils resteront dans cet état jusqu'à ce qu'ils soient absous et relaxés de toutes sentences. Les frères du Temple de leur côté, promirent de faire une composition avec le comte d'ici la fête de Sainte-Madeleine (6).

C'est tout ce que nous savons sur la commanderie de Roth en dehors des éléments beaucoup plus tardifs dans les documents de l'archi-commanderie de Cologne de l'Ordre des chevaliers Teutoniques et celles de l'Ordre de Malte. Les Grands-maîtres de Sainte-Marie des Allemands, de la maison d'Autriche à partir de la séparation, à la Réforme furent les archevêques de Cologne et bien souvent ils eurent l'intention de posséder cette commanderie aussi la demandèrent-ils aux chevaliers de Malte sans grand succès. Elle devint par la suite une commanderie de prestige.

VIANDEN

Dès la donation de l'église de Roth et la fondation de la commanderie du même nom, les Templiers acquirent quelques biens à Vianden. Lorsque le comte Philippe fut excommunié en s'attaquant aux droits donnés, les Templiers, pour mieux montrer les privilèges de leur Ordre et surtout pour en préserver les données face aux pouvoirs laïcs érigèrent Vianden en Commanderie Titulaire et nous connaissons le nom du premier et seul commandeur : frère Hermann. Cela se passait en 1261. Peu de temps après, une fois la composition accomplie par les deux partis, Vianden redevint maison dépendante de Roth. Toutefois nous avons quelques précisions plus anciennes de quelques années sur les possessions des Templiers à Vianden. Dès 1258 un accord intervenait entre les Templiers et les hospitaliers de Saint-Antoine du Viennois, et non des Trinitaires, au sujet des droits d'usage de la rivière Our et des cens qui y étaient attachés. Les deux ordres se partageaient équitablement les revenus en prenant chacun la moitié de la rivière ce qui ne paraît pas avoir été accepté par le comte Philippe puisque là aussi nous avons la mention d'une excommunication (1).

Que l'on note bien que l'église de Vianden n'est pas de construction templière. Les Templiers à Vianden n'avaient aucun droit sur l'église.
Après la disparition du Temple les biens passèrent aux chevaliers de Saint-Jean qui les cédèrent au comte de Vianden vers 1370-1380.

VICHTEN

Possession du Temple ce ne fut jamais une commanderie, mais la commanderie de Roth y possédait une ferme-grange avec des dîmes qui avaient été données par le duc Frédéric de Luxembourg.

LUXEMBOURG

Les mentions du procès des Templiers dans le diocèse de Trêves font état de trois frères arrêtés qui vivaient dans la maison du Temple dans la cité de Luxembourg : Charles, Frédrich et Oudo. C'est tout ce que nous savons de la période templière d'une maison sise dans la ville même de Luxembourg (1). Malgré cela la fameuse phrase jadis du Temple se rencontre en 1418 lorsque le commandeur de Luxembourg de l'Ordre de Sainte-Marie des Allemands donne à rente une maison située près de la Halle aux Herbes et qui fut jadis du Temple au Sieur Guillaume Linden moyennant 20 marcs de Cologne et cela annuellement. La maison du Temple dans la ville de Luxembourg a bel et bien existé malgré les doutes de certains auteurs modernes.

HAUTCHARAGE

Maison dépendante de Roth et ferme elle ne fut acquise par les Templiers qu'en 1278 lorsque Pierre de Bascharage leur donna les dîmes et le patronage d'un oratoire avec droit de sépulture. Cette donation fut confirmée en 1281 par le fils du donateur. C'est tout ce que nous savons sinon que les Templiers ne construisirent rien dans cette partie.

Petite ferme sous la juridiction de Roth-Vianden, La Rochette fut possession du Temple aux environs de 1286 grâce aux générosités du seigneur de Homburg.

METZDORF

Importante ferme de l'Ordre du Temple, elle dépendait directement de la maison provinciale de Trêves qui en avait l'apanage seigneurial et le patronage de la paroisse. Les Templiers y possédaient de nombreuses terres et l'on dit qu'ils sont à l'origine d'une variété de pommes que l'on appelle «les Rambures». Lorsque l'on sait l'importance qu'apportaient les Templiers au rendement de leur terre cela dans le cas unique de rapport, il n'y a rien d'étonnant. Quoiqu'il en soit, nous connaissons le nom d'un templier de Metzdorf qui fut brûlé au moment de l'arrestation, alors qu'il se rendait en France.

Sous la juridiction de cette maison, il y avait les dîmes et certaines rentes à Grewenich.

CATTENOM

De cette commanderie nous connaissons pas mal de choses mais comme elle ne fut que durant quelques années seulement sous la dépendance de Roth, alors qu'elle resta sous ta juridiction de Pierrevilliers durant plusieurs décades, nous l'étudions dans les Templiers en Lorraine.

KRONENBURG

Actuellement en Allemagne Fédérale, Kronenburg fut une commanderie importante. Fondée en 1187 grâce aux libéralités des seigneurs de Dalhem elle fut tout d'abord sous la juridiction du précepteur de Trêves, puis de celui d'Ahrweiler. Ce n'est qu'en 1267 que nous avons la première mention de la juridiction de Roth et lorsque les Templiers furent supprimés elle était toujours sous la juridiction de Roth et les frères de Kronenburg furent jugés, sans qu'aucun crime ne soit porté contre eux, soit devant les juges de Maestricht, soit devant ceux de Trêves

LES TEMPLIERS ET LEUR DOMAINE

Comme nous avons pu le remarquer avec Ypres ou Slijpe et les premières maisons du Temple, les frères s'installèrent avec rapidité dans le comté de Flandre. Au travers des actes du Temple tout comme dans ceux des autres communautés, religieuses ou laïques on constate que le domaine utile de chaque commanderie n'est jamais homogène malgré les diverses tentatives de remembrements qu'opérèrent les frères du Temple. Tout au long de la description temporelle de chaque maison nous avons vu le soucis des commandeurs de faire de leur domaine un tout. proche du lieu de leur résidence.

D’Ypres les Templiers parcoururent toute la Flandre du Sud tandis que pour le Nord, Slijpe fut la base de départ. Or, nous pouvons faire la constatation suivante que c'est dans le sud de la Flandre que nous avons la plus grande concentration de biens et que dans le diocèse de Liège les domaines, même épars seront tous convertis en commanderie titulaire. Il ne faut pas croire néanmoins que les maisons du Temple s'installèrent ou furent créées au petit bonheur. Des critères bien établis et des clauses bien définies, qui n'ont rien à voir avec des gardes de routes ou de quelconques secrets et autres idées, furent à la base de chaque implantation et surtout de chaque localisation.

Dans les provinces qui nous préoccupent, les Templiers s'installèrent durant trois grandes périodes qui marquèrent d'ailleurs l'Ordre du Temple dans sa vie interne, mais qui suivirent aussi des critères bien définis tant par la vie politique que par le soucis administratif et institutionnel de l'Ordre du Temple. La première période, dite de fondation, se situe entre 1128 et 1155. Elle correspond au développement de l'Ordre après la confirmation de la Règle et surtout la sortie de la bulle Omne datum optimum, du pape Innocent II. La deuxième période va de 1190 à 1215. c'est celle qui correspond à la Réforme interne du Temple, celle qui suit la perte de Jérusalem après la défaite de Hatin, occasionnée par le Grand-Maître flamand Gérard de Ridefort. La troisième période est occasionnée par les croisades de Louis IX au milieu du Xlllème siècle.

Dans l'ensemble des fondations de domaine du Temple ces trois périodes sont très caractéristiques sauf dans la Péninsule Ibérique et en Provence où les comtes de Provence étaient les comtes de Barcelone. Il s'avère en outre que ces trois grandes périodes de fondations dans les provinces qui nous préoccupent eurent des genres de donations différentes, d'où des formes diverses de domaine. Dès les débuts, les frères du Temple reçurent des dons comme on le voit dans tous les Ordres religieux. Les donations sont identiques et les évêques entrent dans le jeu des seigneurs. Tout le monde participe à l'élan de fondation, sous le coup encore des prédications de croisades, (.les donations, ce sont les plus importantes en tant que domaine temporel, une exception sera faite avec Villers le Temple au milieu du XI Ile siècle, proviennent toutes de seigneurs temporels puissants. Ce sont les châtelain de Saint-Omer, de Courtrai, les comtes de Flandre et de Hainaut. le duc de Brabant, etc.

La deuxième de ces périodes correspond aux besoins d'argent pour la croisade et va permettre ainsi aux Templiers de devenir de véritables banquiers. Les bulles pontificales d'exemption totale de Célestin III et Innocent III permettent aux Templiers de recueillir des cens, rentes et dîmes. Après le concile du Latran, les frères sont exemptés des dîmes novales au grand scandale de certains prélats qui vont commencer une véritable guerre intestine contre les privilèges templiers. Les dîmes novales sont celles que l'on devait pour des terrains nouvellement cultivés. Pour les Templiers de Flandre cela s'avéra du plus grand intérêt car ils purent poursuivre leur conquête agricole sur la mer du Nord. La troisième période reprend les donations de biens mais elle se signale surtout dans le diocèse de Liège, à la différence que cette fois-ci ce ne sont plus les grands seigneurs féodaux qui font des largesses, mais des membres de la noblesse locale et même de simples villageois.

Cependant, dès le milieu du XIIIè siècle, le Temple est une véritable force, force certaine à la fois politique et religieuse, force morale et force financière et cela est dû au relan de foi mis au point après la perte de Jérusalem et sous l'influence des trois grands papes jurâtes, Innocent ÏII, Honorius III et Grégoire IX. A cela s'ajoute la lutte contre l'hérésie cathare dont les Templiers n'héritèrent rien mais qu'ils combattirent. Il est sans aucun doute nécessaire que le Temple avait, dès le début du XIIIè siècle, besoin d'un renouveau certain. Il le reçut non seulement des papes mais de sa propre initiative après la Réforme occasionnée par le Chapitre Général de 1205 puis par celui de 1253-1255.

L'implantation de domaines vont donc de pair avec des nécessités de temps, d'époque, de mentalité.

Il n'est pas question de prendre position pour un choix de localités importantes ou encore couvertes de secrets, d'énigmes et d'anciennes possessions romaines, celtiques ou wisigothiques, cela n'a strictement rien à voir avec les Templiers, au contraire des autres régions templières, lorsque les frères s'installent dans les villes il est un fait que l'on doit bien remarquer. Les villes dans lesquelles s'installent les Templiers sont le croisement de chemins commerciaux et non plus dans les villes épiscopales comme en Provence, Languedoc, Italie ou même en Allemagne. Bien sûr dans les villes épiscopales il y eut des maisons templières mais pas dans toutes. Thérouanne n'eut jamais de maisons de l'Ordre.

Les maisons du Temple n'exploitaient pratiquement pas de grands domaines à l'exception de Vaillampont ou de Viilers-le-Temple. mais possédaient des biens divers que cultivaient les hommes du Temple, les Hostes de la commanderie d'Ypres ou encore les hommes donnés par des seigneurs comme à Bitronsart. Lorsque les domaines devenaient importants ou étaient donnés a^ec une grande superficie les frères implantaient une communauté et une commanderie était créée. Nous constatons ainsi qu'il y eut deux sortes de fondations : celles de villes qui étaient à la fois des entrepôts et des maisons recueillant des dîmes, des rentes et les maisons de campagne surtout chargées de culture et d'élevage.

Les maisons de campagne avaient la possibilité de fonder d'autres maisons, des granges, des fermes, des maisons indépendantes qui n'étaient dans le fond que des centres de concentrations de biens. La diplomatie des chapitres provinciaux se fait sentir par l'implantation de maisons dans les centres commerciaux ou encore de servir pour les échanges comme on le voit en Champagne ou les marchands de Flandre, Bruges et Louvain avaient comme étal à Provins le propre étal du Temple. En dehors de cela les Templiers recherchèrent des lieux isolés non pas pour maintenir des secrets ou chercher de pseudo-trésors ou encore de créer des écoles d'ésotérisme, mais pour exploiter un domaine utile, suivre une vie religieux régulière comme nous le montrent certains actes. La Règle était de rigueur et faisait partie de l'élan de reforme monastique dont Grégoire VII était à l'origine. Les frères du Temple la suivirent avec les directives données par les divers chapitres généraux.

Dans les limites des comtés, duchés, principauté épiscopale nous pouvons ainsi établir un réseau bien clair. Ce réseau se divisera en plusieurs tentacules, implantées dans un cadre géographique et économique déterminé que 1es Templiers auront soin de conserver pour étendre leur juridiction.

Les délimitations de chaque juridiction vont de pair aussi avec les limites de châtellenies de province temporelle. On ne voit plus, comme dans d'autres parties des provinces de l'Ordre des limitations occasionnées par les limites ecclésiastique, quoique nous devons faire attention que l'Eglise pour pouvoir mieux contrôler son influence temporelle avait établi des limites allant avec celles des provinces civiles.

Choses curieuse,les grands axes ne sont pas jalonnés de commanderies. Ce sont seulement les centres commerciaux et le Rhin est totalement oublié. Anvers par exemple, qui est déjà ouvert sur la mer n'a rien de Templier sinon des rentes. Par contre Bruges, Gand auront leur commanderie titulaire, il en est de même de Louvain. quoique cette dernière ville avait l'avantage d'avoir son Université pontificale.

Dans le fond même du problème des domaines templiers dans la Flandre, le Hainaut, le Brabant, la Principauté de Liège et le Luxembourg, tout tourne autour de maisons entrepôts dans le système commercial et autour des commanderies pour la vie régulière. Ces maisons entrepôts tout comme les commanderies et maisons dépendantes ne suivent pas un sillon bien établi par des voies de passage et si nous suivons de près le jalonnement entre Bruges et la Champagne tout comme Yprès et Louvain, il n'en est pas de même de la principauté de Liège et du Luxembourg. Dans le Brabant et le Hainaut l'axe est bien défini et la carte nous le montre.

Les Templiers ne s'installèrent pas, malgré tout. au petit bonheur comme je l'ai déjà dit et surtout pas n'importe où. Nous les voyons se concentrer sur les grands axes. même si l'on constate par les cartes qu'ils se trouvent un peu à l'écart, c'est beaucoup mieux. Dans la principauté de Liège nous les trouvons gravitant autour de l'axe commercial forme par la Meuse, de part et d'autre avec deux points importants qui ne sont autres que des entrepôts :Liège et Huy. Un autre axe est forme à travers la terre ferme sur l'axe routier : Liège - Reims avec Hargimont.

En Flandre ce sont les lieux de foires et de hanse qui attirent les frères du Temple : Bruges et la côte, Gand et Ypres. Les maison côtières jouèrent le rôle de point de départ des grands axe" routiers et commerciaux. Chose curieuse, si dans certaines maisons il y avait quelque" pèlerinage", on voit rarement les Templiers s’installer sur les chemins de pérégrination à moins que ce soit en même temps un axe de commerce, Ce fut surtout à partir de la deuxième période de fondation que l'on voit les Templiers ouvrir des maisons dans ce domaine important qu'était le commerce au Moyen-Age. Dans la Flandre et même Liège les maisons du Temple auront donc un rôle important dans le système commercial du Temple. Bruges est le départ de routes maritimes vers Gênes ou Venise et sur le nord avec la route de la Hanse, tandis que de l'autre côté les maisons de Huy et de Liège sont sur la route de Cologne et de Trêves.

Il paraît curieux que nous n'ayons aucun privilège concernant les ports. Cela semblait ne pas être utile pour les Templiers puisque bien souvent ils se serviront de leurs maisons sur terre et les voies navigables terrestres. Les échanges se faisaient surtout entre l'Europe et l'Orient par l'intermédiaire des transformations des denrées(1).

La formation des domaines se fit de diverses manières. Généralement il s'agissait de donations pieuses faites pour plusieurs causes et de diverses manières : aumônes, départ pour la croisade ou le pèlerinage, repos de l'âme, pardon des pêches etc. Ces donations consistaient en biens immobiliers ou en dîmes, rentes, cens. généralement lorsque cela provenait des seigneurs.

Bien souvent les donations allaient de pair avec des promesses de célébrer des obiits. ou encore recevoir les bénéfices spirituels et être enterré dans le cimetière des frères, nous avons quelques exemples types de ces unions avec les Templiers soit durant la vie, soit à l'article de la mort. En 1224, Eloi de Barlette fait donation de sa dîme de Magnicourt à condition d'être enterré dans la maison du Temple d'Arras et qu'on lui ferait des funérailles comme les frères de l'Ordre (2).

Il y eut d'autres moyens d'acquérir des biens. Comme le faisait l'Église, les Templiers ne firent pas exception du moment qu'il y avait de l'argent à la clé. Pour cela ils ne regardèrent pas de faire des entorses à la Règle. Mais le plus bel exemple dans ces entorses à la Règle et c'est le seul que nous trouvons fort heureusement. fut celui des sœurs. A ce sujet la Règle précise : Que les dames en qualité de sœurs ne soient, jamais reçues en la maison du Temple (3). Les femmes qui prononçaient leurs vœux dans l'Ordre du Temple furent plus nombreuses qu'on ne l'a dit ou peut-être imaginé. D'ailleurs un article des Statuts du chapitre général de 1267 signale que suivant les décrets antérieure entre autre celui de notre prédécesseur Pierre (de Montaigu) on peut accepter dans les maisons du Temple des femmes qui comme des sœurs, avant fait vœu de continence perpétuelle s'occuperaient des besognes et usages des linges et de la basse-cour. On leur permettra la récitation de l'office avec les frères dans la partie des fidèles et elles demeureront dans la basse-cour, réservée aux hôtes (4). Il y eut néanmoins de véritables religieuses et dans la Flandre, le Hainaut ou les autres provinces, les exemples ne sont pas rares. On peut citer comme exemple le vœu de dame Humberge qui, le 17 août 1226, fit vœu de continence perpétuelle devant B. le Franchois, chanoine de Lille par mandat adressé de l'archidiacre de Flandre (5).

En dehors de quelques exemples épars dans les commande-ries. il exista un véritable monastère de Templières dont j'ai parlé par ailleurs avec une abbesse et une communauté. Après la suppression de l'Ordre ces moniales furent rattachées aux chevaliers teutoniques(6).

Les Templiers agrandirent leurs possessions par des legs testamentaires. mais nous n'en rencontrons que très rarement dans les provinces qui nous intéressent.

Les échanges, les achats sont beaucoup plus nombreux. mais c'est toujours avec la décision ou du consentement du chapitre ou des frères, ce qui est la même chose, que s'opérèrent ces transactions. Les actes d'Ypres, de Slijpe, d'Arras, d'Avesnes-le-Sec sont assez explicites sur ce sujet pour ne pas rallonger.

Malheureusement nous n'avons pas comme dans certaines provinces comme la Normandie, la Provence, le Languedoc et même en Espagne des inventaires précis au moment de la saisie des biens, ce qui nous permettrait d'avoir une vue exacte des possessions de l'Ordre et un véritable échantillon de ce que possédait les Templiers au moment de leur emprisonnement. L'inventaire et le seul que nous ayons date de 1313 et fut exécuté pour le compte des Hospitaliers qui devaient prendre la succession. Encore devons-nous remarquer que par endroit il est bien précisé que certains laïcs avaient acheté des bois et des terres au moment où les Templiers étaient en prison. Il dut certainement y en avoir d'autres, car les surfaces données ne correspondent pas toujours au total de certain domaine. D'ailleurs nous devons constater que lors du deuxième (chapitre général de Montpellier en 1296, il est bien noté que les maisons du Temple en dehors des communautés régulières dont le choix serait effectué par les chapitres de province, ces maisons donc devaient être des administrations de biens de l'Ordre. Chaque commandeur se devra de subvenir aux besoins d'un autre, mais le chapitre de province fut seul qualifié pour juger sur le supérieur. Dans le cas où une maison titulaire ne pourrait pas subvenir à une redevance pour l'Ordre qu'elle soit mise sous la direction d'un frère servent ou d'un frère chapelain si une Eglise appartient à notre Ordre. Ces frères seront des commandeurs des biens mais non de frères chevaliers.

11 s'avère donc que des communautés jadis florissantes et importantes se retrouvèrent avec des effectifs de deux ou trois religieux supervisant les biens mis en valeur par les hommes du Temple et le commandeur d'une maison de juridiction se voyait attribuer le titre de deux, trois ou quatre maisons. Néanmoins les commandeurs ne devaient pas oublier que les propriétés, comme eux-mêmes et les frères dans leur ensemble et en particulier étaient DE l'Ordre et non DANS l'Ordre.

Le dernier moyen d'acquisition était celui de la succession. Tout au cours des descriptions des commanderies nous avons eu des exemples de ce genre de domaines acquis. Il s'agissait bien souvent de donations faites par des tenanciers qui n'avaient pas d'héritiers et dans le cas où il y avait des héritiers leur approbation et leur confirmation étaient de rigueur. Le tenancier demandait alors à son suzerain, souvent le duc ou le comte, l'approbation de cette donation.
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Bericht van Admin wo nov 24, 2010 6:28 pm

Merci beaucoup pour ton information Frère enlumineur!
C'est très interessant!
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Bericht van Frère enlumineur do nov 25, 2010 5:40 pm

bonsoir,de rien.Mes amitiés a tous
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Bericht van Godfried van Bouillon do nov 25, 2010 7:57 pm

C'est simpa que l'on puisse aussi trouver des textes en Français!
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